A propos de
« Souvenirs politiques »
du Dr Slimane Ben Slimane
M.Mhala
Je m’attendais à des renseignements objectifs de la part d’un témoin ayant vécu les étapes les plus importantes du Mouvement national. Mais après la lecture du livre (Souvenirs politiques du Dr Slimane Ben Slimane), j’ai réalisé que l’auteur s’est contenté d’une lecture des événements et d’une appréciation des hommes, qui font la part belle à une vision marxiste de l’histoire...
Le lecteur du livre du Dr Ben Slimane en sort avec l’idée que le but du livre n’a pas été d’éclairer le lecteur, surtout les jeunes et les historiens, mais plutôt de régler certains comptes et assouvir certaines vengeances par le biais de la diffamation...
Il manque à ce livre l’appareil d’investigation nécessaire, car il n’est, en fin de compte, qu’un récit anarchique d’événements sans significations historiques claires et des jugements et des conclusions dont, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont arbitraires, pour ne pas dire qu’ils résultent des complexes... complexes recelant une profonde appréhension contre tout ce qui rappelle de près ou de loin la mosquée Zitouna et ses hommes.
Cette aversion explique peut-être les jugements négatifs à propos d’hommes comme le cheikh Tahar Ben Achour et son fils Fadhel, ou à propos du défunt cheikh Mohamed Mhalla. Ces jugements ne se fondent que sur le fait que ces cheikhs,ont servi le Mouvement national d’un point de vue islamique et qu’ils étaient les adeptes d’Afghani et de Mohamed Abdou.
Ce point de vue partisan de Slimane Ben Slimane l’a poussé à dénigrer ces personnalités et à mettre en cause leur lutte contre la colonisation culturelle qu’ils considéraient de loin la plus grave.
Ainsi, accuser le cheikhs Mhalla
d’être un collaborateur est sans fondements solides et il trahit surtout une
ignorance de l’homme et de sa personnalité riche et rayonnante à cette époque.
Je ne prétends pas, ici, jouer le rôle de l’avocat du cheikh, il n’en a pas
besoin, et l’Histoire, celle du Mouvement national, lui rendra un jour sa juste
mesure. Le cheikh Mhalla a intégré le Mouvement national depuis le temps où il
était étudiant à
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région, qui passait pour être un des importants bastions du colonialisme, pour accroître encore sa participation dans le Mouvement national...
Le jugement du Dr Ben Slimane entaché de moquerie et de superficialité, exprime surtout une vision politique assez courte et une absence de conscience exacte de circonstances historiques
La relation que Mohamed Mhalla entretenait avec Jules Peignon était due aux fonctions que le cheikh assumait en tant que cadhi et non à cause d’une amitié intéressée que le Dr Ben Slimane soupçonne. Peignon était maire de Souk El Arba et membre du Tribunal mixte de cette ville. Nombreux sont les originaires de Jendouba qui attestent du rôle agissant que Mohamed Mhalla a joué dans ces tribunaux...
Le cheikh ne se contentait pas de ce rôle. Il savait que « la guerre est une ruse » et il utilisait ses relations avec Peignon et avec les caïds pour fournir des précieuses informations aux leaders de la lutte nationale. Habib Bourguiba et Salah Ben Youssef venaient souvent à Jendouba et une amitié très solide les liaient au cheikh... Sa mort relativement jeune (47 ans) lui a peut-être ôté la possibilité de s’entremettre efficacement dans le conflit qui sépara les deux hommes et que d’autres ont utilisé à des fins louches.
Le Dr
Ben Slimane aurait dû consulter les documents officiels, ceux de la police ou
de
Que Dieu pardonne au Dr Ben Slimane et qu’il soit loué pour ses sacrifices.
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