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OPINION

04/03/1961 Article en PDF téléchargeable


La rencontre Bourguiba-De Gaulle a été un pas vers la paix parce qu’elle s’est insérée dans le processus qui a mené à la négociation. Elle a créé le climat favorable à celle-ci. Maintenant la voie de la solution pacifique du conflit algérien est ouverte. Cela grâce à la lutte acharnée du peuple algérien soutenu par ses frères nord-africains, par les peuples afro-asiatiques et latino-américains, par le monde socialiste, par toutes les masses éprises de paix et en premier lieu les masses françaises.


par le Dr. BEN SLIMAN, Tribune du progrès N°4, mars 1961

 

 

La rencontre Bourguiba-De Gaulle a été un pas vers la paix parce qu’elle s’est insérée dans le processus qui a mené à la négociation. Elle a créé le climat favorable à celle-ci. Maintenant la voie de la solution pacifique du conflit algérien est ouverte. Cela grâce à la lutte acharnée du peuple algérien soutenu par ses frères nord-africains, par les peuples afro-asiatiques et latino-américains, par le monde socialiste, par toutes les masses éprises de paix et en premier lieu les masses françaises.

 

Sept ans de guerre ont montré l’acharnement des colonialistes français soutenus par l’OTAN. Ils ne désarmeront pas, ils chercheront à saboter les négociations et à conserver par d’autres moyens ce qu’ils ont perdu par la guerre. Aussi, la négociation sera-t-elle ardue et nos frères algériens auront besoin  comme pendant la guerre du soutien de leurs alliés et amis. Les difficultés rencontrées par d’autres frères africains et par nous-mêmes, pendant les négociations et après, nous, dictent la vigilance et l’union.

Les événements d’Algérie et ceux du Congo sont au premier plan de la vie politique en Tunisie. Leurs répercussions sur celle-ci se fait sentir de plus en plus.

L’attitude de la Tunisie pendant la crise congolaise a été vraiment défavorable à Lumumba. Nous ne l’avons pas soutenu au moment où il en avait besoin pour résister aux attaques et complots des hommes politiques congolais qui exécutaient les directives des Belges. Ceux-ci voulaient faire échouer indépendance du Congo et le diviser pour continuer l’exploitation, principalement des richesses du Katanga et du Sud-Kasai. Les colonialistes voulaient aussi, à travers Lumumba, infliger une défaite aux Africains dans leur combat impétueux contre la colonisation, Lumumba écarté de la scène politique, arrêté, torturé, nous avons continué notre politique de soutien à l’O.N.U. et à Hammarskjoeld et critiqué le comportement de Lumumba et des Congolais. Cette attitude, au moment où nos frères congolais avaient plus besoin de soutien que de conseils ou de critiques avaient permis à Mobutu et à Tschombé de liquider le mouvement national congolais.

C’est quand Lumumba a été livré à son pire adversaire Tschombé que nons avons réalisé le tragique de la situation. Mais peut-être c’était déjà trop tard.

Après la mort de Lumumba, notre attitude, communistes, néo Destouriens et responsables politiques, n’a pas été à la hauteur de l’événement. Dans le monde entier, de l’Amérique à l’Europe en passant par l’Asie et l’Afrique, les manifestants sont montés à l’assaut des ambassades belges.

Heureusement que la jeunesse tunisienne a sauvé l’honneur. Une petite démonstration a eu lieu devant l’ambassade de Belgique. Les étudiants, l’avant-garde intellectuelle de la nation, ont fait mieux, ils ont manifesté en criant « Tschombé assassin, » « H. démission », « Vive Bourguiba ». Quand les étudiants bougent, c’est bon signe. Que cela serve d’avertissement pour un redressement radical de notre politique de solidarité avec les mouvements anticolonialistes.

Sous cette rubrique, le Docteur Ben Slimane exprime des opinions qui peuvent ne pas être celles du Comité de Rédaction